1. |
Sous le ciel de Paris
03:12
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(ENGLISH TRANSLATION BELOW)
Sous le ciel de Paris
S'envole une chanson
Elle est née d'aujourd'hui
Dans le coeur d'un garçon
Sous le ciel de Paris
Marchent les amoureux
Leur bonheur se construit
Sur une air fait pour eux
Sous le pont de Bercy
Un philosophe assis
Deux musiciens, quelques badauds
Puis des gens par milliers
Sous le ciel de Paris
Jusqu'au soir vont chanter
L'hymne d'un peuple épris
De sa vieille Cité
Prés de Notre-Dame
Parfois couve un drame
Oui, mais à Paname
Tout peut s'arranger
Quelques rayons du ciel d'été
L'accordéon d'un marinier
L'espoir fleurit
Au ciel de Paris.
Et le ciel de Paris
A son secret pour lui
Depuis vingt siècles il est épris
De notre île Saint-Louis
Quand il est trop jaloux
De ses millions d'amants
Il fait gronder sur nous
Son tonnerre éclatant
Mais le ciel de Paris
n'est pas longtemps cruel...
Pour se faire pardonner,
il offre un arc-en-ciel...
TRANSLATION (Jean Brassard)
Under the Paris sky
A song takes flight
It is born today
In the heart of a boy.
Under the Paris sky
Lovers walk
Their happiness is built
On a tune made for them.
Under the Bercy bridge
A seated philosopher
Two musicians, a few bums
And people by the thousands.
Under the Paris sky
Into the evening we’ll sing
The hymn of a people in love
With its old city.
Near Notre-Dame
Sometimes hovers a drama
Yes, but in Paname
All can be fixed.
A few rays of a summer sky
The accordion of a sailor
The blooming hope
Of the Paris sky.
And the sky of Paris
Has a secret of his own
For twenty centuries he is in love
With our Ile Saint-Louis.
When he is too jealous
Of her millions of lovers
He growls above us
With resounding thunder.
But the sky of Paris
Is never cruel for too long
So that we forgive him
He makes a rainbow.
Under the sky... under the sky,
Under the sky of Paris.
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2. |
La Byciclette
03:03
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(ENGLISH BELOW)
Quand nous partions de bon matin
Quand nous partions sur les chemins
À bicyclette
Nous étions quelques bons copains
Y'avait Fernand, y'avait Firmin
Y'avait Francis et Sébastion
Et puis Paulette.
Nous étions tous amoureux d'elle
On se sentait pousser des ailes
À bicyclette
Sur les petits chemins de terre
On a souvent vécu l'enfer
Pour ne pas mettre pied à terre
Devant Paulette.
Faut dire qu'elle y mettait du coeur
C'était la fille du facteur
À bicyclette
Et depuis qu'elle avait huit ans
Elle avait fait en le suivant
Tous les chemins environnants
À bicyclette
Quand on approchait la rivière
On déposait dans les fougères
Nos bicyclettes
Puis on se roulait dans les champs
Faisant naître un bouquet changeant
De sauterelles, de papillons et de raînettes.
Quand le soleil à l'horizon
Profilait sur tous les buissons
Nos silhouettes
On revenait fourbu, content
Le coeur un peu vague pourtant
De n'être pas un seul instant
Avec Paulette
Prendre furtivement sa main,
Laisser un peu là les copains
Nos bicyclettes,
On se disait "c'est pour demain,
J'oserai, j'oserai demain,
Quand on ira sur les chemins
À bicyclette."
ENGLISH (Translated by Jean Brassard & David Krueger)
When we all left at break of day
We climbed along the old pathway
A bicyclette. (on our bicycles)
We were a few, a little band
There was Fernand, there was Firmin
There was Francis and Sebastian
And then Paulette.
Each of our hearts she played like strings
We felt like we were growing wings
On bicyclette
As we peddled toward the dell
We often lived a kind of hell
Not to set foot and face the spell
Of dear Paulette.
Truly she laughed at us aside
The postman taught her how to ride
A bicyclette.
Since she was only eight years old
She followed dad and so thy rode
On every single little road
On bicyclette.
When we came by the waterfall
The bowing ferns would smooth the fall
Of our bicyclettes.
Then we rolled around in the fields
Making her a bouquet of dreams
With butterflies, grasshoppers, flees,
Wild violettes.
When the rays of the setting sun
Profiled on bushes one by one
Our bicyclette,
We came back rundown and happy
Our hearts a bit melancholy
Not to have been alone only
With sweet Paulette.
Never took stealthily her hand
To forget the rest of the band
Our bicyclettes
We cheered ourselves for the next day
Yes, tomorrow would be my day
As we climb up the old pathway
A bicyclette.
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3. |
Sanguine
02:45
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(ENGLISH BELOW)
La fermeture éclair
A glissé sur tes reins
Et tout l'orage heureux
De ton corps amoureux
Au beau milieu de l'ombre
A éclaté soudain
Et ta robe en tombant
Sur le parquet ciré
N'a pas fait plus de bruit
Qu'une écorce d'orange
Tombant sur un tapis
Mais sous nos pieds
Ces petits boutons de nacre
Craquaient comme des pépins
Ô Sanguine joli fruit !
La pointe de ton sein
A tracé tendrement
La ligne de ma chance
Dans le creux de ma main.
Sanguine, joli fruit
Soleil de nuit.
ENGLISH (translated by Jean Brassard & David Krueger)
The zipper of your dress
glides down the curve of your back and the happy storm
of your body in love
against the night’s shadows suddenly bursts.
And your dress falling
on the waxed parquet
makes no more noise
than the peel of an orange dropped to the floor.
But under our feet,
the small shiny pearls of that zipper
crackle like grapes.
Oh, Sanguine! Pretty fruit!
the point of your breast
tenderly outlines
my fate cupped in my hand.
Oh, Sanguine, pretty fruit,
sun of night.
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4. |
Casse-Têtes
02:21
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(ENGLISH BELOW)
Ils m’ont tape sur la tête
Je ne me rappelle plus pourquoi
Ni meme si ça m’a fait mal
Parce que j’en suis mort.
Qu’est-ce que j’étais déjà
Travailleur, émigré, philosophe
Resistant cache, dissident notoire
Ou bien animal à fourrure.
Je m’appelais comment déjà
José, Abdel, Argentino
Arabica, Yan Patochka
Ou bien alors Bébé phoque.
Ils m’ont tape sur la tête
Je ne me rappelle plus pourquoi
Ni meme si ça m’a fait mal
Parce que j’en suis mort.
M’a-t-on assommé pour mes idées
Ou pour faire de moi un manteau
Pour de l’argent ou la couleur de ma peau
J’ai un bout d’os dans la mémoire.
Quand leurs pieds chaussés m’ont cerné
Étais-je allongé dans des draps
Ou bien couché sur la banquise
Ou est-ce que je sortais d’un café.
Je suis mort dans la rue de l’Ouest
Sur la glace du Nord
Ou chez les flics de l’Est
Ou dans la Pampa des casquettes
À coup de trique noire.
Est-ce que je rêve de vengeance
De têtes policières éclatées
De têtes de chasseurs sanglantes
De têtes de racistes en purée
Ou bien est-ce que je vois des têtes
Émerveillées d’elles-mêmes
Émerveillées de leur dedans
Se découvrant un nouveau monde.
Je suis mort répondez pour moi.
Je m’appelais Jan Patochka argentin
Et bébé phoque arabe
Maintenant ça me revient.
ENGLISH (Translated by Jean Brassard & David Krueger)
HEADBLOWS
They have knocked me on the head
I still cannot remember why
Or even if I felt the pain
Because I am dead.
Please tell me who I was
Working man, immigrant, philosopher
Gorilla fighter or famous dissident
Or just an animal with fur.
What was my name, please do reveal
Jose, Abdel, Argentino
Arabica, Jan Patochka
Or was it simply Baby Seal?
They have knocked me on the head
I still cannot remember why
Or even if I felt the pain
Because I am dead.
Did they beat me for my ideas
Or to turn me into into a coat
Money, the color of my skin
I have a bone stuck in my memory.
When all those boots surrounded me
Was I lying wrapped up in sheets
Or sound asleep on an ice-floe
Or coming out of a café.
I was killed out in the West End
On the ice up North
Or by the Eastern block
In the Pampas …
By means of sticks and stones.
Am I dreaming of sweet revenge
Of heads of policemen blown out
Of hunters heads bleeding about
Or heads of racists in a purée.
Or are my eyes filling with heads
Marveling at being themselves
Marveling at what is inside
Discovering a whole new life.
I am dead, please answer for me.
My name I know was Jan Patochka, argentino,
And muslum Baby Seal. Now at last I can recall.
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5. |
La Chansonnette
02:59
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(ENGLISH BELOW)
Lalala, mine de rien
La voilà qui revient
La chansonette.
Elle avait disparue
Le pavé de ma rue
Était tout bête.
Les refrains de paris
Avaient pris le maquis
Les forains, l’Orphéon,
La chanson de Mackie.
Mais on oublie jamais
Le flonflon qui vous fait
Le coeur en fête
Quand le vieux musiciens
Dans le quartier
Vient revoir les anciens
Faire son métier
Le public se souvient
La Chansonette.
Les titis, les marquis,
C’est parti mon kiki,
La chansonette,
À Presley fait du tort
Car tous les transistors
Soudain s’arrêtent.
Sous le ciel de Paris
Un accordéon
Joue la chanson de Mackie
Comme avant le néon
Cueuillie par un flonflon
Un tétard en blouson
D’un franc de violette
Va fleurir sa Bardot
Car malgré son aigle
Au bout du dos
Le coeur est bon
Et sous ses cheveux gris
La chansonette sourit.
.... instrumentale
...car on oublie jamais
le flonflon qui nous fait
le coeur en fête
il faut du temps c’est vrai
pour séparer le bon grain
de l’ivrais et comparer
mais on trouve on beau jour
sa chansonette d’amour.
ENGLISH (Basic translation, by Jean Brassard)
Lalala like nothing
Lalala here she comes
La chansonette.
She had disappeared
The sidewalk on my street
Was all sulking.
The refrains of Paris
Had been thrown out
The gypsies, the Orpheon
Lalala, like a thief
With its old leitmotif (she’s back)
La chansonnette.
But we never forget
The old songs would set
Our hearts on fête
When the old music man
In the neighborhood
Comes to see his old pals
Strumming his tunes
Everyone remembers
La chansonnette.
Hey bikers, businessmen
Do hold on to your hats
La chansonnette
Presley’s now out of the door
And all the radios
Hear the musette.
Under the sky of Paris
An accordion
Plays the song of Mackie
Like before the neon,
To woo this leather stud
Who now buys sweet violette buds
To cajole his Bardot
For in spite of the eagle
On his back
His heart is good
And under her gray hair
The chansonnette does smile.
instrumental...
No we’ll never forget
The old songs that would set
Our hearts on fête
It takes time it’s true
To separate
the fresh herbs from the weed
And pick our mate
But we find one good day.
Our chansonnette of love.
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6. |
L'Étrangère
02:53
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(ENGLISH BELOW)
Il existe près des écluses un bas quartier de bohémiens
Dont la belle jeunesse s'use a démêler le tien du mien
En bandes on s'y rend en voiture ordinairement au mois d'août
Ils disent la bonne aventure pour des piments et du vin doux
On passe la nuit claire à boire on danse en frappant dans ses mains
On n'a pas le temps de le croire il fait grand jour et c'est demain
On revient d'une seule traite gai sans un sou vaguement gris
Avec des fleurs plein les charrettes son destin dans la paume écrit
J'ai pris la main d'une éphémère qui m'a suivi dans ma maison
Elle avait les yeux d'outremer elle en montrait la déraison
Elle avait la marche légère et de longues jambes de faon
J'aimais déjà les étrangères quand j'étais un petit enfant
Celle-ci parla vite vitre de l'odeur des magnolias
Sa robe tomba tout de suite quand ma hâte la délia
En ce temps-là j'étais crédule un mot m'était promission
Et je prenais les campanules pour les fleurs de la passion
A chaque fois tout recommence toute musique me séduit
Et la plus banale romance m'est l'éternelle poésie
Nous avions joué de notre âme un long jour une courte nuit
Puis au matin bonsoir madame l'amour s'achève avec la pluie
ENGLISH (Basic translation - Jean Brassard)
There exist near the water dams
A sort of gypsy camp
Where the youth of our days
Plays at disentangling the yours from the mine.
A bunch of us get there by car
Usually in the month of August
They’ll tell you your fortune
For some peppers and some sweet wine.
We spend the bright night drinking
Dancing, clapping hands
And with no time to think of it
Tomorrow’s there in full daylight.
We come back all at once
Happy, penniless, vaguely drunk
Our carts filled with flowers
Our fate written in our palm.
I took the hand of a blooming youth
Who followed me into my house
Her eyes had a dark aqua glance
And showed the madness of the sea.
She had a very light gait
And the long legs of a doe
Ever since I was a little boy.
I’ve always loved widl women
This one quickly talked
Of the smell of magnolias;
Her dress immediately fell
When my haste untied her lace.
In those days I was naïve
One word was a promise to me.
And I mistook poppies
For the flowers of passion.
Each time it all starts again,
Any music charms me
And the most banal of romance
Is to me eternal poetry
We played with our soul
A long day, a short night
Then in the morning
Bonsoir madame
Love says its farewell
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7. |
Syracuse
04:56
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(ENGLISH BELOW)
J’aimerais tant voir Syracuse
L’ile de Paques et Kerouan
Et les grands oiseaux qui s’amusent
A glisser l’aile sous le vent.
Voir les jardins de Babylone
Et le palais du Grand Lama
Rêver des amants de Vérone
Au sommet du Fujiyama.
Voir le pays du matin calme
Aller pêcher au cormoran
Et m’ennivrer de vin de palme
En écoutant chanter le vent.
Avant que ma jeunesse s’use
Et que mes printemps soient partis
J’aimerais tant voir Syracuse
Pour m’en souvenir à Paris.
ENGLISH (Translated by David Krueger & Jean Brassard)
I’d like to go see Syracuse now
The
Eastern Islands and Kairouan
Watch big birds soaring and admire how
They turn on wing to glide along.
In Babylon, see hanging gardens
The palace of Dalai Lama
Dream of the lovers of Verona
Atop the great Fujiyama.
View morning skies in ancient countries
Go dive for fish like cormorant
Get drunk on wine that’s drawn from palm trees
While sailing on a breeze’s song.
Before my youth is disappearing
Before my Spring times part from me
I want to go see Syracuse and
Collect my souvenirs for Paris.
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8. |
Grands Boulevards
02:40
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(ENGLISH BELOW)
J'aime flâner sur les grands boulevards
Y a tant de choses, tant de choses
Tant de choses à voir
On n'a qu'à choisir au hasard
On s'fait des ampoules
A zigzaguer parmi la foule
J'aime les baraques et les bazars
Les étalages, les loteries
Et les camelots bavards
Qui vous débitent leurs bobards
Ça fait passer l'temps
Et l'on oublie son cafard
Je ne suis pas riche à million
Je suis tourneur chez Citroën
J'peux pas me payer des distractions
Tous les jours de la semaine
Aussi moi, j'ai mes petites manies
Qui me font plaisir et ne coûtent rien
Ainsi, dès le travail fini
Je file entre la porte Saint-Denis
Et le boulevard des Italiens
J'aime flâner sur les grands boulevards
Y a tant de choses, tant de choses
Tant de choses à voir
On y voit des grands jours d'espoir
Des jours de colère
Qui font sortir le populaire
Là vibre le cur de Paris
Toujours ardent, parfois frondeur
Avec ses chants, ses cris
Et de jolis moments d'histoire
Sont écrits partout le long
De nos grands boulevards
J'aime flâner sur les grands boulevards
Les soirs d'été quand tout le monde
Aime bien se coucher tard
On a des chances d'apercevoir
Deux yeux angéliques
Que l'ont suit jusqu'à République
Puis je retrouve mon petit hôtel
Ma chambre où la fenêtre donne
Sur un coin de ciel
D'où me parviennent comme un appel
Toutes les rumeurs, toutes les lueurs
Du monde enchanteur
Des grands boulevards
ENGLISH (Basic translation by Jean Brassard)
I like to stroll down the grands boulevards
There are so many things
So many things to see.
I like the shops, the bazaars,
The windows, the stands
And their chatty vendors,
It makes the time goes by
And we forget our troubles.
I’m not one of those millionaires
I screw the bolts at Citroen
I can’t afford much at the fair
From weekday to weekend.
But still I have my litte thrills
That give me joy
And cost a song,
And so when my shift is fini
I skip between the Porte Saint-Denis
And the Boulevard des Italiens.
I like to stroll down the grands boulevards
There are so many things
So many things to see.
We see great days of hope
Days of anger that bring out
The militant in you.
There (on the GBs) beat the heart of Paris
Always ardent, sometimes cocky,
With its chants and its screams
Lots of moments of history
Are written all over the grands boulevards
(Instrumental solo)
I like to stroll down the GBs
On summer eves when everyone
Loves to go bed late
You have the chance to catch
Two angelic eyes that you follow up to Republique (a subway station and a neighborhood).
Then I go back to my little hotel,
The room where my window
Looks on a corner of the sky
From where I hear call out like cheer
All the rumor, all the glimmer
Of the grands boulevards!
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9. |
Les Feuilles Mortes
04:16
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(ENGLISH BELOW)
Oh ! je voudrais tant que tu te souviennes
Des jours heureux où nous étions amis.
En ce temps-là la vie était plus belle,
Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui.
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle.
Tu vois, je n'ai pas oublié...
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Les souvenirs et les regrets aussi
Et le vent du nord les emporte
Dans la nuit froide de l'oubli.
Tu vois, je n'ai pas oublié
La chanson que tu me chantais.
{Refrain:}
C'est une chanson qui nous ressemble.
Toi, tu m'aimais et je t'aimais
Et nous vivions tous deux ensemble,
Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais.
Mais la vie sépare ceux qui s'aiment,
Tout doucement, sans faire de bruit
Et la mer efface sur le sable
Les pas des amants désunis.
ENGLISH (This beautiful new translation by David Krueger really tells the story Prévert wrote, quite different from the famed Johnny Mercer version.)
Oh! I so want to know that you still remember
The happy days wherein we lived as friends.
In a time of our lives more beautiful,
The sun shone more brilliantly than today.
The falling leaves drift away to the soil
You see all we shared I retain
The falling leaves drift away to the soil
The memories and the regrets refrain.
And the Northern wind whisks them away
In evening’s cold oblivion.
I’ve never forgotten you see
The love song you sang to me.
It is a song that we resemble,
You, you loved me and I loved you
We lived as one we two together,
You loving me, me loving you.
But life also brings separation,
Without a word, so silently
And the footsteps traced by lovers
Are washed away by the sea.
INSTRUMENTAL
But life also brings separation,
Without a word, so silently
And the footsteps traced by lovers
Are washed away by the sea.
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10. |
Les Bijoux
03:30
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La très-chère était nue, et, connaissant mon cœur,
Elle n'avait gardé que ses bijoux sonores,
Dont le riche attirail lui donnait l'air vainqueur
Qu'ont dans leurs jours heureux les esclaves des Mores.
Quand il jette en dansant son bruit vif et moqueur,
Ce monde rayonnant de métal et de pierre
Me ravit en extase, et j'aime à la fureur
Les choses où le son se mêle à la lumière.
Elle était donc couchée et se laissait aimer,
Et du haut du divan elle souriait d'aise
À mon amour profond et doux comme la mer,
Qui vers elle montait comme vers sa falaise.
Les yeux fixés sur moi comme un tigre dompté,
D'un air vague et rêveur elle essayait des poses,
Et la candeur unie à la lubricité
Donnait un charme neuf à ses métamorphoses ;
Et son bras et sa jambe, et sa cuisse et ses reins,
Polis comme de l'huile, onduleux comme un cygne,
Passaient devant mes yeux clairvoyants et sereins ;
Et son ventre et ses seins, ces grappes de ma vigne,
S'avançaient, plus câlins que les Anges du mal,
Pour troubler le repos où mon âme était mise,
Et pour la déranger du rocher de cristal
Où, calme et solitaire, elle s'était assise.
Je croyais voir unis par un nouveau dessin
Les hanches de l'Antiope au buste d'un imberbe,
Tant sa taille faisait ressortir son bassin.
Sur ce teint fauve et brun le fard était superbe !
– Et la lampe s'étant résignée à mourir,
Comme le foyer seul illuminait la chambre,
Chaque fois qu'il poussait un flamboyant soupir,
Il inondait de sang cette peau couleur d'ambre !
ENGLISH (By William Aggeler, it is almost impossible to achieve the beauty of verse and feelings of the original French, but at least you know where you are!)
The Jewels
My darling was nude, and knowing my heart well,
She was wearing only her sonorous jewels,
Whose opulent display made her look triumphant
Like Moorish concubines on their fortunate days.
When it dances and flings its lively, mocking sound,
This radiant world of metal and of gems
Transports me with delight;
I passionately love
All things in which sound is mingled with light.
She had lain down; and let herself be loved
From the top of the couch she smiled contentedly
Upon my love, deep and gentle as the sea,
Which rose toward her as toward a cliff.
Her eyes fixed upon me, like a tamed tigress,
With a vague, dreamy air she was trying poses,
And by blending candor with lechery,
Her metamorphoses took on a novel charm;
And her arm and her leg, and her thigh and her loins,
Shiny as oil, sinuous as a swan,
Passed in front of my eyes, clear-sighted and serene;
And her belly, her breasts, grapes of my vine,
Advanced, more cajoling than angels of evil,
To trouble the quiet that had possessed my soul,
To dislodge her from the crag of crystal,
Where calm and alone she had taken her seat.
I thought I saw blended in a novel design
Antiope's haunches and the breast of a boy,
Her waist set off so well the fullness of her hips.
On that tawny brown skin the rouge stood out superb!
— And when at last the lamp allowed itself to die,
— Since the fire alone lighted the room,
— Each time that it uttered a flaming sigh,
— It drenched with blood that amber colored skin!
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11. |
Dansons la Rose
03:12
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Dire que cet air me semblait vieillot
Aujourd’hui il me semble nouveau.
Et puis surtout c’était toi et moi
Ces deux mots ne vieillissent pas.
Souviens-toi, ça parlait de la Picardie
Et des roses que l’on trouve là-bas.
Tous les deux amoureux
nous avons dancé
Sur les roses de ce temps-là.
ENGLISH (by Jean Brassard)
Remember this tune used to sound so old
Yet today it feels new to my soul.
And above all it was you and me
These two words old will never be.
Remember it spoke of the Picardie
And the roses that you find overthere.
Both of us filled with love
How we used to dance
On the roses of yesterdays.
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12. |
C'est Si Bon
02:33
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|||
(ENGLISH BELOW)
Je ne sais pas s'il en est de plus blonde
Mais de plus belle il n'en est pas pour moi
Elle est vraiment toute la joie du monde
Ma vie commence dès que je la vois
Et je fais : Oh !
Et je fais :Ah !
C'est si bon
De partir n'importe où
Bras dessus bras dessous
En chantant des chansons
C'est si bon
De se dire des mots doux
Des petits riens du tout
Mais qui en disent long
En voyant notre mine ravie
Les passants dans la rue nous envient
C'est si bon
De guetter dans ses yeux
Un espoir merveilleux
Qui donne le frisson
C'est si bon
Ces petites sensations
Ca vaut mieux qu'un million
Tell'ment, tell'ment ç'est bon
Vous devinez quel bonheur est le nôtre
Et si je l'aime vous comprenez pourquoi
Elle m'enivre et je n'en veux plus d'autres
Car elle est toutes les femmes à la fois
Ell' me fait : oh !
Ell' me fait : Ah
C'est si bon
De pouvoir l'embrasser
Et puis d'recommencer
A la moindre occasion
C'est si bon
De jouer du piano
Tout le long de son dos
Tandis que nous dansons
C'est inoui ce qu'elle a pour séduire
Sans parler de c'que je n'peux pas dire
C'est si bon
Quand j'la tiens dans mes bras
De m'dire que tout ça
C'est à moi pour de bon
C'est si bon
Et si nous nous aimons
Cherchez pas la raison
C'est parc'que c'est si bon
C'est parc'que c'est si bon
C'est parc'que c'est... trop... bon
ENGLISH (Basic and very literal translation by Jean Brasssard, not quite as poetical though !)
IT'S SO GOOD
I don’t know if there are fairer ones,
But more beautiful, there is none to me.
She really is all the joy in the world.
My life begins as soon as I see her
And I go "Oh!"
And I go "Ah."
C'est si bon (it’s so good)
Just to go anywhere,
Arm in arm
Singing songs.
C'est si bon
To say sweet words to each other
Small nothings
But that speak volumes.
Seeing our delighted air
People passing us on the street, envy us.
C'est si bon
To watch in her eyes
Wonderful hope that gives shivers.
It's so good,
These small sensations
It’s better than a million,
Because it is good.
You can guess what happiness is ours,
And if I love her, you’ll understand why.
She intoxicates me
And I don’t want any other
For she is all women in one.
And she goes: "Oh."
And she goes: "Ah."
C'est si bon
To be able to kiss her.
And then to start again
At the slightest chance I get.
C'est si bon
To play the piano
All along her back
While we dance.
It's incredible everything she has to seduce me
Not to mention… what I cannot say.
It's so good,
When I hold her in my arms
To tell myself that all of this
Is mine for good.
It's so good,
And if we love each other,
Look for no reason:
It’s because it’s so good,
Because it is so good,
Because it is so good.
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Jean Brassard New York
Bistro Award winner singer-actor Jean Brassard recently seen in The Fault In Our Stars hails from both Quebec & New York. Brassard provides an exquisite updated tribute to Yves Montand, one of France's most pioneering stars and pillar of French chansons. A first rate tribute to the man as well as select composers and lyricists from Montand's sparklingly eclectic catalogue. New songs to come soon! ... more
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